Il ne reviendra pas...

"Alors qu'est ce qu'on fait ?", les mots de la vétérinaire me paraissent tellement lointains. Je ne l'écoute pas à vrai dire. Je regarde Jack dans sa petite boite, il a l'air faible et peine à respirer. Je le caresse pour l'apaiser, je ne sais plus quoi faire. En l'emmenant chez le vétérinaire je ne savais pas que ce serait si... brutal.

Jack est condamné... En l'espace de quelques heures son état s'est dégradé et il souffre à chaque inspiration.

"Ce serait mieux pour lui", elle insiste. J'ai envie de lui dire de se taire, de sortir de la pièce, de me laisser avec lui, de me laisser du temps. Mais il faut prendre une décision. Mister G et moi acquiesçons, je ne veux pas qu'il souffre plus.

Je n'ai pas le temps de lui dire au revoir, pas le temps de réaliser, qu'elle l'emmène déjà dans la pièce d'à côté. Je pleure toutes les larmes de mon corps, j'ai du mal à tenir debout. Je voudrai hurler, courir dans la pièce d'à côté et lui dire de tout arrêter, de me le rendre tout de suite. Partir en courant loin d'ici et le serrer dans mes bras pendant de longues heures.

Au lieu de ça je ne fais rien, je suis là, telle une idiote impuissante à faire désespérément des allers et retours dans ce tout petit bureau en attendant qu"on me ramène le corps de Jack. Les minutes se transforment en heures et Mister G me regarde sans savoir quoi faire pour m'apaiser. Ma vision est trouble et mes pensées sont floues.

Ca y est elle revient, elle a eu la décence de couvrir son corps, elle nous annonce le tarif et nous accompagne jusqu'à l'accueil. Je ne vois rien, je veux sortir d'ici à tout prix. Je me précipite dehors et pleure encore en serrant contre moi cette petite boite ridicule contenant le corps sans vie de mon petit Jack.

Aujourd'hui cela fait deux jours que Jack est parti, je me sens aussi vide que sa cage.

Aujourd'hui cela fait deux jours que Jack est parti... et j'ai compris qu'il ne reviendra pas..